La RTS et son cocktail explosif : la Pravda à la sauce mauvaise gestion…



Cette fois c'est certain, La RTS est belle et bien l'organe de presse officiel du président Abdoulaye WADE. Imaginez-vous, vous qui étiez du temps de la guerre froide des spectateurs assidus des romans de John le Carré, et des spectateurs incrédules des annonces venues du froid via l'organe de presse soviétique de l'époque, la Pravda.

Dans ce journal soviétique fondé en 1912 par les travailleurs puis transformé en 1918 en organe de presse du parti communiste soviétique, nous pouvions par exemple lire des articles en faveur d'un candidat au Kremlin aux dépends d'un autre. La Pravda, aujourd'hui appartenant à des investisseurs grecs, était du temps de la guerre froide réputée en occident pour être un organe de presse typique de désinformation, au profit des apparatchiks au pouvoir.


Ainsi, une radiodiffusion télévision du Sénégal de la période d’après Alternance pourrait être appelée Pravda, si manifestement il prend parti pour un régime en place en dépit de toutes les autres analyses de la sphère journalistique. Dans cette idée, La RTS dans son édition du dimanche 02 Février 2009 est un modèle du genre.
Les propos du Président WADE lors da sa visite de chantier à son monument de la renaissance, n'a présenté, selon l'immense majorité des citoyens, aucun intérêt majeur, ni pour le pays en général, ni pour ces habitants en particulier. Nonobstant ce fait, Khaly SECK et son équipe pour ne pas les citer semblent avoir vu un président tout à fait exceptionnel et prophétique.

Je vous épargne le discours du Président de tous les sénégalais dont moi bien évidemment, en feignant vous renvoyer aux archives dans Internet pour que vous vous en rendiez compte sans désir de dicter à qui que ce soit sa pensée…

La somme des adjectifs et louanges favorables à lui se sont enchaînée de manière indécente et litanique. Les acteurs d’un jour d’au « théâtre ce matin-là » se sont laissés captiver dans un registre éhonté, hasardeux, imprudent, intrépide et désagréable à la glorification du pape du Sénégal.

Mr notre Président s’est permis comme à l’accoutumée de nous prouver qu’il n’est pas notre pareil et que son nom mérite d’être chanté comme l’ont fait à son endroit et les coréens, et Mr Atépa, et les journalistes et consorts…

Démêler un tel reportage, aujourd'hui au Sénégal, est je crois d'assez effroyable augure. Ce sont sans doute les derniers signaux d'une démocratie agonisante, en tous cas peu sujet à honorer ses citoyens libres. Lorsqu'on entend un Président prétendre d’abord que : « Ce monument n'a pas coûté de l'argent à l'Etat, mais des terres. (...) Des terrains ont été échangés contre le monument... », ensuite : « Les droits de propriété (de l'œuvre) m'appartiennent et les terres à l'Etat (...) J'en suis le propriétaire intellectuel », puis en nous sombrant dans le doute en ne nous apportant aucune précision de taille par rapport au coût du monument, il y’a de quoi etre perplexe. Comble du comble, il n'a pas non plus donné de détail sur la valeur et la superficie des terres en question. SACRE REPUBLICAIN !

C’était comme si le prix de notre démocratie devait forcément nous coûter l’érection de ce monument pour immortaliser un président vivant et en pleine possession de ses moyens…
Non content de ça, nos visiteurs « des chantiers du dimanche » veulent nous faire croire que cet œuvre englobe tout une d'histoire d’hier à aujourd’hui…vers demain.

Non seulement, la démocratie n'a pas besoin de justification, en tous cas, certainement pas celle de l'argent et de projets titanesquement « Wadesque », mais en plus, qui peut prétendre annoncer aux sénégalais en toute honnêteté qu'un homme est entrain de rivaliser avec un, deux, trois siècle d'histoire, au beau milieu d'une situation économique et sociale terriblement morose et maussade, et qui ne finit de placer le peuple comme le seul perdant à l’heure de « l’Alternoce ».

La vanité de l'homme n'est sans doute pas maîtrisable par des discours et œuvres pour la postérité, fussent-ils aussi audacieux et visionnaires comme veut nous le faire gober au quotidien la RTS…

Ainsi, je remarque une nouvelle fois que les moyens dont l'argent en particulier, servent plus aujourd'hui de prétexte à n'importe quoi, la démocratie pas moins, la grande braderie de l'état actuel, la chute du service public. Si vous ajoutez à cela l'usage de la désinformation organisée, ce dont le directeur de la RTS et ses hommes semblent désormais assez correctement maîtriser, vous pouvez aisément sentir les symptômes d'une liberté individuelle tronquée. Pour en rester avec ma la RTS même si j’en suis pas fier, je crois qu'il est sain de la considérer comme partie immuable de notre histoire et de notre être : ne la laissons pas sombrer dans les abîmes de la mauvaise gestion et de la pensée unique.

A ce titre, qu’elle ne se dispense plus de règles de bonne gestion pour enfin faire face à son cumul de déficits budgétaires de 2002 au présent exercice budgétaire. Les choses de vraiment remarquables et notables dans cette institution sont :
+ les difficultés commerciales,
+ les graves difficultés de fonctionnement dans les stations régionales,
+ le fonctionnement irrégulier des organes de direction,
+ les manquements aux obligations sociales et fiscales,
+ le défaut de maîtrise de la masse salariale
+ la gestion non satisfaisante des stocks,
+ la mauvaise gestion des ressources humaines.

Je n'ai pas souvenir malgré ma relative jeunesse (30 ans) que la Pravda ait été ridicule, même si je ne lis pas le russe. Elle avait au moins le mérite de proposer régulièrement des textes à double entrée qui pouvaient laisser entrevoir la vérité. Avec La RTS, notre lendemain dans ce pays qu’est le Sénégal semble tout tracé. M. WADE prépare le terrain pour sa gloire future, celle qui consistera à faire découvrir aux sénégalais, qu'après la pluie il y a le beau temps.

Parait-il que son Monument de la Renaissance Africaine pourra résister 1.200 ans, a assuré samedi un des responsables de la société coréenne Mop chargée de sa réalisation. Son ayant-droit universel, notre président éclairé a contemplé 12 milliards de cuivre.

Si le monument pourra résister 1.200 ans, le sera-t-il seulement par rapport aux prévisions des experts coréens ?

Qu’en est-il de sa résistance par rapport à la nature et ses différents éléments ?

Je cherche réponse mais puisse Allah nous épargner du réveil du volcan sur lequel trône le rêve d’un homme atypique, au risque de voir se faire engloutir par les « Mamelles » 12 milliards de cuivre… Amen !








Ababacar Sadikh SECK



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