Un management que politique trop patrimonial


Pour vous, quelle différence existe-t-il entre les Wade, les Idy, les Tanor, les Niasse et consorts sur leur manière respective de manager leur formation politique ?

En attendant votre réponse, il n’est point besoin de faire l’historique des partis politiques au Sénégal pour y répondre lapidairement par ces 6 lettres : AUCUNE.
AUCUNE pour la bonne et simple qu’ils en sont arrivés à faire les leurs les propos de Me Ousmane NGOM que je cite : « Wade parle en démocrate et agit en autocrate ». Ces propos contextualisés à chacun des leaders de formation politique donne ceci : « Ils –tous et sans exception– parlent en démocrates et agissent en autocrates ».


Ces chefs de parti se partagent le défaut de plastronner d’office sur la tête de chaque militant et d’en faire de fait un mouton de panurge. Cette condition infligée à chaque militant n’est que très rarement dénoncée par qui de droit. Là où Me NGOM, employait « autocratie », je me permets d’employer : « despotisme » ou plutôt « monarchie » et pourquoi pas « césarisme », bref par fatalité j’opterai pour « mataïsme » (je m’en foutisme) . . .


On aura beau disséquer les errements de l’actuel président de tous les Sénégalais mais le problème est antérieur à ses fonctions. Le mal découle, selon moi, de cette relation entre le chef de parti et son militant. Une relation séculaire qui se devait d’être démocrate, amicale et fraternelle ; placée sous le sceau du respect strict des valeurs et vertus cardinales du parti, s’est aujourd’hui altérée dans une spécificité antirépublicaine de culte de la personnalité et d’adoration du leader.


Vous enlevez donc WADE, vous y mettez qui vous voulez, vous obtiendrez le même et triste résultat. Le leader n’est plus le « chef du parti » mais simplement devenu le « gourou du parti », où tout est censé lui appartenir : du militant aux mobiliers, en passant par le siège aux véhicules jusqu’aux « carrières » et postes. Le chef de parti à force de se voir trop respecté voire trop adulé en devient logiquement autocrate. Ce même « gourou du parti », une fois au pouvoir, va naturellement s’imaginer trôné sur la République. Les cas SENGHOR – DIOUF – WADE sont là pour nous en apporter la meilleure des illustrations possibles. Sans exception nulle, ils sont tous pareils !


De l’opposition au pouvoir, la mainmise du leader sur « son » parti témoigne de l’asservissement dont font montre ses sujets de militants. Qu’ils soient élus démocratiquement ou qu’ils aient été reconduits par « unanimité » lors du congrès n’y changeront absolument rien : il est et demeure le maître patenté des lieux, des hommes et des choses du parti.


Il peut se donner la grande propension :

- de tenir ou non le congrès, d’en définir les formes et modalités,
- d’en déterminer le lieu et la date,
- bref tout lui est soumis pour donner son onction ultime.

Les décisions du « gourou » sont irrévocables. Il lui est tout accepté, en plus de cette latitude qui lui est donnée de sceller ou de briser les alliances, de discuter avec qui il veut et quand il veut, de tenir la seule conduite à reconnaître forcément par tous les militants.

Je serai bien disposé à faire de la politique et militer conséquemment dans un parti si et seulement la démocratie interne y réside. Une chose de pourtant toute naturelle, mais qui malheureusement est loin encore d’être instaurée en règle élémentaire dans nos partis légalement constitués et juridiquement reconnus.

Que l’on donne d’abord sa chance à la démocratie interne dans les partis pour espérer un jour disposer d’une démocratie à l’image de ce qui se fait de meilleure en la matière. Car ce n’est pas parce que l’on est leader de parti que l’on se doit de se comporter en despote pour faire et défaire à volonté tel un monarque.

Tant que le culte de la personne est de rigueur dans les formations politiques, point de leaders démocrates pour inspirer confiance et avoir la haute estime de lui-même et des autres dans la conduite des affaires du Peuple souverain.

Que le bon Dieu fasse de nos politiques des démocrates achevés pendant qu’ils en sont encore à pratiquer un « mataïsme » (je m’en foutisme) insupportable et indigne d’eux.



Allahuma Amiin ! ! !


Ababacar Sadikh SECK


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